L’aérotrain I80-HV dans les environs d’Orléans

Source : Photo société Bertin – Collection personnelle, cliché non daté © Droits réservés – Téléchargement

Présentation

Ce document est une photographie non datée d’une portion de la voie d’essai de l’aérotrain I80-HV dans les environs d’Orléans provenant du fond documentaire de la Société Bertin, conceptrice du projet. La photo est prise à hauteur d’homme dans un champ de blé. La voie de circulation est aérienne, implantée dans les champs.

Analyse

Le général de Gaulle a poursuivi les efforts de modernisation entrepris par les gouvernements de la IVème république en les accentuant afin de faire de la France une puissance agricole dans un contexte de construction européenne. Une attention particulière est portée sur la mécanisation des exploitations mais également sur le remembrement qui facilite les investissements et la diffusion du machinisme, c’est ce que montre ce document. Parallèlement, le général de Gaulle accorde un intérêt particulier à l’essor technologique. Ce fut le cas dans le domaine du nucléaire (applications civiles et militaires) mais aussi à l’aéronautique, l’informatique ou les transports. Ainsi, le document 4 rappelle que le général de Gaulle avait montré un intérêt particulier pour le projet d’aérotrain de l’ingénieur français Jean Bertin, véhicule turbopropulsé circulant un site propre sur un rail unique. C’est à partir de février 1963 que les essais commencèrent devant bon nombre de personnalités françaises et étrangères. Ces essais donnant entière satisfaction, la réalisation d’un prototype pouvant emporter quelques personnes devenait indispensable.

Les prospections débutèrent avec la SNCF et la RATP, en vue d’une application commerciale mais elles n’aboutirent pas. Les promoteurs du concept s’adressèrent à un tout nouvel organisme : la Délégation à l’Aménagement du Territoire, dirigé par Olivier Guichard. Celui-ci fut séduit par l’idée et débloqua les crédits pour la réalisation d’un véhicule, à l’échelle un sur deux, pouvant emporter quelques passagers. Il atteignit 303 km/h le 23 décembre 1966 devant Olivier Guichard et André Segala, Président de la SNCF. Puis dépassa les 400 km/h en 1969. Mais ce projet fut abandonné sous la présidence de Valery Giscard d’Estaing.

Cette photo est le symbole de la volonté gaullienne de modernisation de la France et en particulier de l’économie. Elle met en perspective une agriculture moderne, productiviste caractérisée par une mécanisation accrue (symbolisée ici par une moissonneuse-batteuse), un recours aux intrants chimiques et sur le remembrement des terres (loi du 25 mai 1964) qui se poursuit et devient un outil d’aménagement du territoire ; avec un projet industriel et technologique révolutionnaire puisque l’aérotrain devait permettre de relier Lyon à Paris en 1h30.