Appel à la population du Lot du 18 août 1944

 © Musée de la Résistance nationale Téléchargement

Présentation

Cette affiche en forme d’appel à la population du Lot est placardée en août 1944 par les autorités issues de la Résistance. Deux figures sont identifiées par leur surnom de résistant, le préfet Paul (Robert Dumas) désigné par le Comité départemental de la Libération pour représenter le Gouvernement Provisoire de la République française dirigé par de Gaulle, et le commandant Georges (Robert Noireau), chef d’état-major des FFI (Forces Françaises Intérieures) du Lot.

Contextualisation

Le 17 août 1944, alors que la libération de la France se déploie sur deux fronts principaux depuis les débarquements de Normandie (6 juin 1944) et de Provence (15 août 1944), le département du Lot est libéré par le mouvement FTP (Francs-Tireurs et Partisans) dirigé par le commandant Georges et dépendant du Parti Communiste français. A Cahors, s’organise, sous la direction du nouveau préfet Paul, une réunion pour rétablir l’ordre républicain.

Analyse

L’appel placardé dans les rues de Cahors le 18 août 1944 entend rétablir la légalité républicaine après le départ sans combat de l’armée d’occupation et du pouvoir vichyssois incarné par le préfet Empetaz.

Le nouveau pouvoir issu de la Résistance réaffirme son attachement aux valeurs républicaines et remet en place une administration pour satisfaire les besoins des populations et assurer l’ordre public.

Ainsi, les autorités légales veillent à répondre aux questions cruciales de l’approvisionnement. Surtout, elles veulent substituer l’épuration sauvage à l’épuration officielle organisée par la justice. En effet, les velléités de vengeance contre les collaborateurs sont fortes auprès de la population. C’est pourquoi l’appel promet que « ceux qui ont trahi la France recevront le châtiment que mérite leur trahison ». Ainsi, un tribunal militaire juge et exécute une vingtaine de membres de la Milice française, groupe paramilitaire chargé de la répression des mouvements de résistance. Toutefois, des exécutions sommaires se sont déroulées dans le cimetière de Cahors en août – septembre 1944.

Ressources complémentaires :

 

Bibliographie

  • Pierre Laborie, Résistants, vichyssois et autres : l’évolution de l’opinion et des comportements dans le Lot de 1939 à 1944, Paris, CNRS éd., 1980.
  • Stéphane Simmonet, Maquis et maquisards : la Résistance en armes (1942 – 1944), Paris, Belin, 2015.
  • Bénédicte Vergez-Chaignon, Histoire de l’épuration, Paris, Larousse, 2010.
Share This