Accueil > Le père des institutions de la Vème République > De Gaulle et l’Algérie > Voyage du général de Gaulle en Algérie (9-13 décembre 1960)

Source : L’Histoire n° 231, p. 47 (cliché : Keystone/L’Illustration) Téléchargement

Présentation

Cette photographie a été prise à Tizi-Ouzou, en Kabylie, le 12 décembre 1960, au cours du dernier voyage que de Gaulle effectue en Algérie. Venu prendre connaissance du climat qui règne à quelques semaines de la tenue du référendum sur l’autodétermination, il se livre à un bain de foule, exercice où son charisme joue à plein auprès des musulmans, tandis qu’il reste en butte à l’hostilité des Européens.

Contextualisation

Un mois après l’allocution du 4 novembre qui évoquait pour la première fois « l’Algérie algérienne », la rupture est consommée entre de Gaulle et les tenants de l’Algérie française qu’il a comparés à la « meute de l’immobilisme stérile ». Le voyage du 9 au 13 décembre lui permet de prendre la mesure du rejet qu’il suscite parmi les Européens, ainsi que de la puissance du sentiment national algérien.

Analyse

Après avoir parlé depuis l’hôtel de ville de Tizi-Ouzou devant une foule enthousiaste (le discours s’achève par : « Vive l’Algérie et vive la France ! »), de Gaulle vient serrer les mains de quelques-uns de ceux qui sont venus l’acclamer. Les visages de ces jeunes garçons, radieux et impressionnés, ne disent rien de l’ambiance très tendue dans laquelle s’est passé ce voyage, finalement écourté, ni du courage physique qu’il a fallu à de Gaulle pour plonger dans les foules de l’Algérie en ébullition. Les étapes d’Alger et d’Oran sont finalement jugées trop dangereuses pour figurer au programme de la visite : la veille de l’étape de Tizi-Ouzou, des affrontements sanglants ont éclaté dans la capitale (61 morts, dont 55 musulmans), entre des communautés plus que jamais inconciliables. Malgré les mesures d’apaisement prises avant le départ (libération des activistes qui avaient organisé les journées de protestation contre la politique gaullienne en Algérie lors de la « semaine des barricades » de fin janvier 1960), de Gaulle est partout en butte à l’hostilité palpable des Européens. La Kabylie, où ces derniers sont peu nombreux, et qui est un des foyers historiques de l’insurrection du FLN, reçoit, par contraste, très chaleureusement celui en qui elle voit l’artisan d’une indépendance prochaine.

Ressources complémentaires :

 

Bibliographie

Charles de Gaulle, Mémoires d’espoir. Tome 2 : Le renouveau, Plon, Paris, Plon, 1971.

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