Accueil > Le père des institutions de la Vème République > De Gaulle et l’Algérie > De Gaulle face au putsch des généraux (22-25 avril 1961)

Caricature de Tim dans L’Express, 4 mai 1961

Source : Maurice Vaïsse, Alger. Le Putsch, Bruxelles, Complexe 1983 Téléchargement

Présentation

Dessinateur vedette de l’hebdomadaire L’Express, où il est entré l’année même où de Gaulle est revenu au pouvoir, Tim (1919-2002) a réalisé quelques-unes des plus célèbres caricatures du Général, empreintes tout à la fois de respect pour celui qu’il a rejoint à Londres en 1941, et d’ironie acerbe face à la pompe du pouvoir.

Contextualisation

Le dessin paraît dans la première livraison de L’Express après l’échec du putsch des généraux (22-25 avril 1961). Il s’agit d’une nouvelle tentative, militaire celle-là (après le soulèvement de la population civile lors de la semaine des barricades un peu plus d’un an plus tôt), de prendre le pouvoir à Alger pour s’opposer à la politique d’autodétermination de De Gaulle et sauver l’Algérie française.

Analyse

L’utilisation parodique du portrait officiel permet de figurer un de Gaulle dans la plénitude de sa légitimité républicaine. La présence incongrue du transistor, suspendu au large ruban en lieu et place de la Grand-Croix de la Légion d’honneur, est appuyée par la citation de Robert Buron (ministre des Travaux publics ; très opposé aux ultras de l’Algérie française, il est fait prisonnier par les parachutistes du 1er REP) et le jeu de mots du titre (le « GTRF » rappelant le GPRF, Gouvernement provisoire de la République française, juin 1944-janvier 1947). Le transistor introduit un élément de modernité dont de Gaulle a usé à plein : la France, en ce début des années soixante, s’équipe massivement de ces objets et suit avec passion les émissions de radio – la télévision connaît elle une diffusion très limitée à la même époque. Le discours du dimanche 23 avril (le « quarteron de généraux en retraite ») est puissamment relayé par Radio-Monte-Carlo (dans ses Mémoires d’espoir, de Gaulle écrit : « En Algérie, un million de transistors ont fonctionné »). La condamnation sans appel du mouvement et les intentions extrêmement fermes du chef de l’Etat sont ainsi connues des appelés du contingent, qui résistent énergiquement à la tentative putschiste.

Ressources complémentaires :

 

Bibliographie

Bernard Droz et Evelyne Lever, Histoire de la guerre d’Algérie, Seuil, Paris, 1982, pp. 300-313.

Maurice Vaïsse, Alger. Le Putsch, Bruxelles, Complexe, 1983.

Sitographie

http://fresques.ina.fr/de-gaulle

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