La bombe atomique

Présentation

La photographie, prise pour servir la communication politique du président de la République, présente le général de Gaulle entouré, à sa gauche, du général Billotte, ministre des Outre-mers, et à sa droite, d’Alain Peyrefitte, ministre de la Recherche, qui vient de lancer un programme de développement de la bombe H. Le Président et les ministres assistent à un des premiers essais nucléaires en Polynésie française, le 14 septembre 1966.

Contextualisation

La politique de grandeur et de prestige du Général est alors à son sommet. La force nucléaire en est une composante essentielle. Elle donne de la crédibilité aux gestes symboliques et médiatiques que multiplie en 1966 le Général, comme le retrait du commandement intégré de l’OTAN (mars 1966), ou le discours délivré à Phnom Penh, quelques jours avant l’essai, pour inciter les Américains à renoncer à leur engagement au Vietnam.

Analyse

Confiants et fascinés, les ministres, les officiers et le président de la République, assistent à un essai situé hors-champ. La France a alors effectué plus de deux cents essais nucléaires. Le développement de sa force de frappe est devenu suffisant pour donner corps à la notion de dissuasion : les vecteurs stratégiques développés depuis 1964 lui permettent en effet de projeter ses bombes au loin. Le choix du croiseur De Grasse pour assister à l’essai rappelle d’ailleurs le rôle que la Royale (la force navale française) joue dans cette capacité de projection.

Malgré la combinaison, tous les hommes sont tête nue : loin d’être anecdotique, cette posture est destinée à montrer la maîtrise scientifique et technique française à l’occasion de cet essai. Si les retombées radioactives sont en effet une des grandes craintes de la période, le tir est censé les éviter. Le public est en effet informé qu’il s’agit du premier essai français recourant à la technologie nouvelle du tir sous ballon captif, censé réduire le risque radiologique de l’explosion.