Yvonne de Gaulle vote lors des élections de 1945
Yvonne de Gaulle vote lors des élections de 1945
Contextualisation
L’ordonnance du 21 avril 1944 portant sur l’organisation des pouvoirs publics en France après la libération est adoptée par le comité français de la libération nationale après plusieurs mois de débat à l’assemblée consultative d’Alger. La question du vote des femmes est mise en avant par le député communiste Fernand Grenier dès 1945. Les résistances sont néanmoins nombreuses. Si le principe d’éligibilité est posé dans un premier temps, il faut attendre le 24 mars et le vote d’un amendement défendu par Fernand Grenier pour que soit décidé que « les femmes seront électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ». Ce droit devient effectif en avril 1945 au premier tour des élections municipales, le premier scrutin organisé depuis la libération.
Analyse
Le principe du vote des femmes reçoit l’appui de de Gaulle qui dès 1942, dans sa déclaration aux mouvements de résistance, avait fait connaître son intention de leur accorder ce droit. Il affirme devant l’Assemblée le 18 mars 1944 que « le régime nouveau » doit comporter « une représentation élue par tous les hommes et toutes les femmes de chez nous ». La participation des femmes aux élections en 1945 est importante, quasi équivalente à celle des hommes. Ce progrès démocratique est immortalisé par les actualités filmées et la presse. De nombreuses photographies montrent ainsi des Françaises, anonymes ou célèbres, de tous âges et de tous milieux sociaux, voter pour la première fois. La présence des femmes dans le monde politique, souhaitée par de Gaulle, n’a pas toujours été bien acceptée, du fait de stéréotypes sexistes persistants. Ce vote marque une étape supplémentaire dans la démocratisation du système électif inaugurée par la mise en place du suffrage universel masculin un siècle plus tôt. Il met fin à une discrimination devenue insupportable et permet d’incarner l’égalité, une valeur au cœur du pacte républicain.