Vignettes extraites de la BD De Gaulle, tome 3
BD Mathieu Gabella, Christophe Regnault, Michael Malatini, Frédérique Neau-Dufour : « De Gaulle », T3/3, Glénat-Fayard, 2020, p.36
Présentation
Les bandes dessinĂ©es historiques sont devenues un outil frĂ©quent dans les pratiques pĂ©dagogiques des enseignants.  Le triptyque biographique de De Gaulle paru chez GlĂ©nat / Fayard, dans leur collection « Ils ont fait lâHistoire », ne fait pas exception. Il tient compte, dans un esprit nĂ©cessaire de vulgarisation, des apports historiographiques les plus rĂ©cents. De plus, une historienne, FrĂ©dĂ©rique Neau-Dufour, a rĂ©digĂ© Ă la fin de chaque ouvrage Ă la fois des Ă©clairages historiques et un « making of ».
Contextualisation
Ainsi, par quelques vignettes, on peut parfaitement dĂ©montrer par lâexemple cette volontĂ© du gĂ©nĂ©ral de Gaulle dâaffirmer lâindĂ©pendance de la France et la construction dâune DĂ©fense nationale souveraine.
Analyse
La vignette n°2 Ă©voque la conquĂȘte spatiale. Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle a saisi lâimportance de ce domaine pour lâindĂ©pendance de la France alors que les SoviĂ©tiques et les AmĂ©ricains ont dĂ©jĂ commencĂ© Ă se lâapproprier sans autre concurrence. Mais un lanceur dâengins spatiaux est dâautant plus coĂ»teux quâil nĂ©cessite des technologies que la France ne maĂźtrise pas encore et seule. Câest pourquoi elle participe en 1963 Ă la crĂ©ation du projet Europa Ă travers la fondation du Centre europĂ©en pour la construction de lanceurs d’engins spatiaux, prĂ©dĂ©cesseur de lâAgence spatiale europĂ©enne. Toutefois la premiĂšre version de la fusĂ©e est un demi-succĂšs puisquâelle ne parvient pas Ă atteindre lâaltitude de lâorbite gĂ©ostationnaire nĂ©cessaire au placement des satellites de tĂ©lĂ©communication.
Les vignettes n°3 et 4 Ă©voquent la maĂźtrise par la France de la dissuasion nuclĂ©aire. MĂȘme si dans les annĂ©es 1950 la recherche nâest pas interrompue, il faut attendre la prĂ©sidence gaullienne pour que la France devienne la quatriĂšme puissance nuclĂ©aire mondiale aprĂšs les Etats-Unis, lâURSS et le Royaume-Uni. La premiĂšre explosion atomique française se dĂ©roule dans le Sahara le 13 fĂ©vrier 1960 avec lâessai Gerboise bleue. Mais, en 1962, les Accords dâEvian nĂ©cessitent avec lâaccession Ă lâindĂ©pendance de lâAlgĂ©rie le transfert des essais sur un autre territoire. Le Centre dâexpĂ©rimentation du Pacifique est opĂ©rationnel en 1966. Le 11 septembre 1967, Ă Mururoa, Ă bord de la frĂ©gate De Grasse, le prĂ©sident de la RĂ©publique dĂ©clenche le tir BeltĂ©geuse. Il est notamment accompagnĂ© de Pierre Messmer, ministre des ArmĂ©es, de Pierre Billotte, ministre des Outre-mer, et dâAlain Peyrefitte, ministre dĂ©lĂ©guĂ© chargĂ© de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales. Cela montre bien que la DĂ©fense nationale est globale. Enfin, le 29 mars 1967, Ă Cherbourg, en prĂ©sence du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, le lancement du Redoutable, le premier sous-marin nuclĂ©aire français, peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une application pratique des essais scientifiques. La grandeur de la France passe aussi par la mise en valeur dâun savoir-faire français. Dâun point de vue stratĂ©gique, les sous-marins nuclĂ©aires rĂ©pondent aussi Ă un principe fondamental de la dissuasion dĂ©jĂ Ă©voquĂ© par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle lors de son allocution de 1959 : « Puisquâon peut dĂ©truire la France Ă©ventuellement Ă partir de nâimporte quel point du monde. Il faut que notre force soit faite pour agir oĂč que ce soit sur la Terre. »
Ressources complĂ©mentaires :Â
- RaphaĂ«lle BacquĂ©, Dix ans dâarchives inĂ©dites de lâElysĂ©e, Flammarion, 2020.
- https://envelopmer.blogspot.com/2016/02/le-general-de-gaulle-et-le-croiseur-de.html
- http://archives.ecpad.fr/histoire-des-essais-nucleaires-francais-du-desert-de-la-soif-a-lile-du-grand-secret-44/
- Vidéo. « 1967, le Redoutable entre en scÚne »: https://www.ina.fr/video/S622049_001