« M. Roland Nungesser demande à M. le Premier ministre quelles mesures le Gouvernement pourrait envisager pour faire prendre en charge par l’Etat les frais d’entretien et de gardiennage de la propriété de la Boisserie, à Colombey-les-deux-Eglises. Bien que cette propriété reste, et doive rester, dans le patrimoine familial, cette participation de l’Etat se justifierait dans la mesure où le fils du général de Gaulle envisage une ouverture au public. Ainsi pourrait être évitée la mise en vente d’une partie des objets ayant appartenu au général de Gaulle, vente qui avait dû être envisagée pour faire face aux charges importantes qu’exigent le maintien en bon état de La Boisserie et son indispensable gardiennage. La participation de l’Etat pourrait être versée à une fondation ou une association, agréée par l’héritier du domaine de La Boisserie et qui, en accord avec celui-ci, prendrait en charge les conséquences de son utilisation en une sorte de musée ouvert au public. »

Titre : Entretien de La Boisserie

Source : Extrait du Journal Officiel de la République française, AN n°28 du 26 avril 1979, p. 3037

© JO

Présentation

C’est un extrait du Journal Officiel de la République Française, n° 28 AN du Jeudi 26 avril 1979, et relatant des échanges parlementaires entre le député Roland Nungesser et le Premier ministre. Cette discussion concerne l’entretien de La Boisserie.

Contextualisation

Nous sommes en 1979, cela fait quelques mois qu’Yvonne De Gaulle ne réside plus dans sa maison de Colombey-les-Deux-Églises. Il est question d’ouvrir La Boisserie, ou du moins une partie, au public. Pour ce faire, des fonds sont nécessaires pour son entretien.

Analyse

Le sujet, au cœur de cet échange parlementaire, est l’entretien de « La Boisserie ». Cette maison est un des lieux gaulliens essentiel. Il représente les différentes facettes du général De Gaulle (homme politique, écrivain, vie privée). Le député du Val-de-Marne, Roland Nussenger, utilise le terme de musée pour ce qui concerne « La Boisserie ». Il évoque également l’ouverture de la maison du Général au public. Les années 1970 sont des années importantes dans la construction du mythe gaullien. La mémoire étant toujours sélective, les Français ne veulent, bien évidemment, conserver que les aspects positifs de l’action du Général et plus particulièrement ce qui se rattache à la seconde guerre mondiale et à la Vème République. « La Boisserie » représente cela par le fait que le général s’y installe après des défaites politiques (1946, 1969), il y accueille le Chancelier Konrad Adenauer en 1958. « La Boisserie » a vécu au rythme de la vie militaire et politique de De Gaulle et, pour cela, constitue un symbole qui doit être conservé. Le général De Gaulle étant un des refondateurs de l’État, il est normal, selon le député, que le dit État prenne ses responsabilités dans la conservation de la demeure de Colombey et dans son ouverture aux Français, qui d’une manière ou d’une autre, ont suivi le Général dans ses actions.

Ressources complémentaires :

Bibliographie

Chantal Morelle, De Gaulle. La passion de la France, Paris, Armand Colin, 2015.

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