La vie quotidienne dans les tranchées
Présentation
Ce film documentaire alterne des images dâarchives tournĂ©es pendant la Grande Guerre et des images actuelles du site de Verdun.
Contextualisation
Depuis dĂ©cembre 1914, les Allemands font face aux armĂ©es anglaises et françaises tout au long dâun front de plus de sept cents kilomĂštres sâĂ©tirant des Flandres au Haut-Rhin. Le 21 fĂ©vrier 1916, Ă Verdun, lâarmĂ©e allemande dĂ©clenche une offensive dâune violence jusquâalors jamais vue et comportant un double objectif : saigner lâarmĂ©e française et dĂ©moraliser lâopinion publique (Jean-Jacques Becker).
Analyse
La prĂ©sentation dâune des plus grandes batailles de la guerre 1914-1918, Ă laquelle le capitaine de Gaulle participe en fĂ©vrier-mars 1916 et oĂč il est blessĂ©, permet de comprendre Ă la fois les conditions de vie et de combat de millions de soldats. La dure vie en extĂ©rieur, le manque dâhygiĂšne, les rations alimentaires insuffisantes, la prĂ©sence quotidienne dâinsectes, et surtout les attaques gĂ©nĂ©rant morts, blessĂ©s ou traumatismes psychiques sont clairement montrĂ©s.
Ces conditions peuvent ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©es aux trois ans et demi de guerre de position de dĂ©cembre 1914 au printemps 1918. Une lettre du lieutenant de Gaulle Ă sa mĂšre, datĂ©e du 11 janvier 1915, atteste dĂ©jĂ dâennemis « retranchĂ©s », de centaines dâhommes « malades » et dâune « mer de boue » dans laquelle il vit avec ses hommes. (CitĂ© dans Jean Lacouture, De Gaulle le rebelle (1890-1944), Paris, Seuil, 1984, pp. 63-64.).
Cette présentation de la vie et des combats des soldats français peut déboucher sur un double constat.
Le sentiment dâĂȘtre sacrifiĂ© pour rien lors dâoffensives meurtriĂšres ne permettant de gagner que quelques centaines de mĂštres conduit Ă des refus dâobĂ©issance, voire Ă des mutineries de rĂ©giments entiers, en mai – juin 1917 (Guy PĂ©droncini).
A lâinverse, la rĂ©solution des combattants demeure nĂ©anmoins vive : « Il faut que cette guerre finisse Ă notre avantage. » rĂ©dige de Gaulle en 1915 (Jean Lacouture, op.cit). « Ils grognaient, mais ils marchaient » Ă©crit Jean Yves Le Naour en reprenant une phrase, apocryphe, de NapolĂ©on.
Ressources complémentaires :
Bibliographie
Jean-Pierre Guénot, Yves Laplume (sous la direction de), Lettres et carnets du front 1914-1918. Paris, Anthologie (poche),
Gerd Krumeich, Antoine Prost, Verdun 1916, Paris, Tallandier,
Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918, Paris, éditions du centenaire, 2013.
Filmographie
DVD La PremiÚre Guerre mondiale, @ SCEREN-CNDP, 2008