C’est la guerre mécanique qui a commencé le 10 mai. En l’air et sur la terre, l’engin mécanique – avion ou char – est l’élément principal de la force.
L’ennemi a remporté sur nous un avantage initial : pourquoi ? Uniquement parce qu’il a plus tôt et plus complètement que nous mis à profit cette vérité.
Ses succès lui viennent de ses divisions blindées et de son aviation de bombardement, pas d’autre chose !
Eh bien ! nos succès de demain et notre victoire, oui ! notre Victoire nous viendront un jour de nos divisions cuirassées et de notre aviation d’attaque. Il y a des signes précurseurs de cette victoire mécanique de la France :
Le Chef qui vous parle a l’honneur de commander une division cuirassée française. Cette division vient de durement combattre ; eh bien ! on peut dire très simplement, très gravement – sans nulle vantardise – que cette division a dominé le champ de bataille de la première à la dernière heure du combat.
Tous ceux qui y servent, général aussi bien que le plus simple de ses troupiers, ont retiré de cette expérience une confiance absolue dans la puissance d’un tel instrument.
C’est cela qu’il nous faut pour vaincre,
Grâce à cela, nous avons déjà vaincu sur un point de la ligne.
Grâce à cela, un jour nous vaincrons sur toute la ligne.

Titre : L’appel de Savigny-sur-Ardres

Source : Anne Rouanet, Pierre Rouanet, L’inquiétude outre-mort du général de Gaulle, Paris, Grasset, 1985

© Editions Grasset

Analyse 

En mai 1940, le colonel de Gaulle qui commande la 4e division cuirassée a reçu l’ordre de se replier sur Savigny-sur-Ardres, un village de la Marne. Le 21 mai 1940, les services de propagande du Grand Quartier général enregistrent dans une ferme du village une allocution du colonel censée mettre à mal le défaitisme gagnant la population. Dans cette allocution, radiodiffusée selon les sources le 28 mai et / ou le 2 juin 1940 au sein de l’émission Le Quart d’heure du soldat, le colonel cherche à démontrer l’efficacité de la force blindée. Ce premier appel du 21 mai 1940 a été décrit en 2004 auprès de l’UNESCO comme une « préfiguration » à l’Appel du 18 juin, avec lequel il présente « de profondes analogies » (Hoog, 2004).

Ressources complémentaires :

Sitographie

Jean-Pierre Husson, « La mémoire du colonel de Gaulle à Savigny-sur-Ardres, 21 mai 1940 », CNDP, en ligne, 2000 : http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/lieux/2GM_CA/plaques/savigny.html

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