Une affiche en faveur du référendum pour l’élection du président de la République au suffrage universel direct

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Source : Le webpedagogique.com

Présentation

Le président de la République décide de proposer une modification constitutionnelle aux Français par la voie du référendum le 28 octobre 1962. Les Français pourraient voter au suffrage universel direct pour procéder à l’élection du président de la République. Le gouvernement a mis en place une affiche de propagande en faveur du « oui. »

Contextualisation

Une fois le conflit algérien réglé, le général de Gaulle souhaite opérer une modification institutionnelle très importante. La pérennité de la Cinquième République est en jeu. S’il devait perdre la vie dans un attentat ou mourir brutalement à la suite d’une maladie foudroyante, de Gaulle craint que le régime des partis ne reprenne le dessus. Il convient, selon lui, de consacrer définitivement le rôle prééminent du chef de l’Etat afin que celui-ci soit irréversible.

Analyse

Quand de Gaulle a fait adopter les institutions de la Cinquième République, il n’a pas osé insérer cette réforme du mode de scrutin du président. On l’accusait déjà de vouloir mettre en place un régime de pouvoir personnel, cette modification était donc trop précoce. Le souvenir du coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte était dans toutes les mémoires, surtout à gauche de l’échiquier politique. De Gaulle profite d’un contexte favorable pour mener cette réforme à bien.

L’affiche de propagande électorale en faveur du « oui »laisse entendre qu’il y aurait un amalgame entre l’avenir de la France [avec la présence des trois couleurs du drapeau français] et une réponse favorable à ce référendum. Le message est explicite : « Oui, c’est VOUS qui élirez le Président de la République ». Le mot « vous » est en gros caractères et le doigt pointé vers l’électeur montre que son vote est décisif et doit être effectué en fonction de l’intérêt national. L’ensemble des partis est hostile à cette réforme à l’exception du parti gaulliste. La classe politique met en avant deux arguments : le recours au référendum serait entaché d’une sorte de péché originel en étant assimilé au plébiscite organisé par Napoléon III. Cette consultation serait illégitime car ce projet n’a pas été validé par les deux assemblées réunies en congrès.  Le « oui » l’emporte assez nettement avec plus de 62,2% des suffrages exprimés. C’est une victoire nette du président de la République qui vérifie à cette occasion qu’il possède toujours la confiance du peuple français.

 

Ressources complémentaires : 

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